Un homme sort humilié. Un autre entre triomphant. En fait, détrôné par un Conseil présidentiel de transition vu comme un véritable repaire de corrupteurs et de corrompus, Garry Conille, homme dont l’incompétence politique à gouverner n’est plus à démontrer, quitte la Primature sur la pointe des pieds. Le 11 novembre 2024, Alix Didier Fils-Aimé, homme d’affaires et Patron, dit-on, de certains conseillers-présidents, fait son entrée bruyante à la Villa d’accueil. Depuis, le pays dispose d’un nouveau Premier Ministre. Comme les deux médecins avant lui, l’ancien candidat malheureux aux sénatoriales de 2016 n’est pas à court de promesses. Dans son discours de circonstances, Alix Didier Fils-Aimé déclare : « Bien entendu, le premier chantier incontournable et qui conditionne la réussite de la transition est le rétablissement de la sécurité. Sécurité des personnes, des biens et infrastructures mais aussi Sécurité alimentaire et liberté de circulation sur tout le territoire national. (…) En ce qui concerne les chantiers de la Conférence nationale et de la réforme constitutionnelle, et de la réforme des institutions, dans le respect des prérogatives présidentielles, je m’appliquerais à garantir tout le soutien de l’administration publique pour un plein succès de ces processus indispensables au plein succès des travaux devant aboutir à des élections, objectif fondamental de la Transition. Le retour à l’ordre démocratique par le choix transparent et libre des électeurs de leurs dirigeants est la principale raison d’être de cette transition de refondation voulue par tous ».
Fils de l’ex-député de Pétion-Ville/Kenscoff, Alix Fils-Aimé surnommé ‘’Boulon’’, décédé en 2019, le nouveau Premier Ministre prend fonctions dans un contexte marqué par la (ré)activation des gangs armés. Diversion lavalasienne ou intimidation phtkiste ? En tout cas, l’ancien président du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de l’ouest (CCIO) et de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) hérite d’une désastreuse situation sécuritaire, d’une dégradante condition humanitaire, d’une préoccupante réalité sociale qui ne se résoudront pas à coups de promesses mirifiques et de discours faussement rassembleurs. D’ailleurs, d’aucuns se persuadent que le deal politique conclu pour porter le quinquagénaire (14 novembre 1971) au pouvoir laisse augurer d’un échec aussi piteux que ceux de ses prédécesseurs, Ariel Henry et Garry Conille. Attendons de voir…
« J’exhorte nos amis de la communauté internationale à supporter les appels du Conseil présidentiel et du gouvernement sortant pour une coopération plus efficace et qui tienne davantage compte de l’urgence de la situation, mais nous sommes conscients que les solutions devront être essentiellement haïtiennes », martèle le diplômé en gestion des entreprises, mention finance à l’Université de Boston, lors de son allocution prononcée en présence des membres du Corps diplomatique et consulaire. Un appel qui, jusqu’à preuve du contraire, est tombé dans des oreilles de sourd, puisque la communauté internationale, en l’occurrence les Etats-Unis, est occupée dans la gestion de ‘’dossiers’’ plus sérieux et plus importants que les chamailleries crasses de politiciens haïtiens, véritables fabricants de misères et de crises inutiles.
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