« Anciennes » et « Nouvelles têtes » rassemblées pour un Nouveau départ

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Commençons par une évidence : Garry Conille a, visiblement, le calme olympien et le ton humanisant du « bon médecin » aux vertus paternelles, capable de rassurer, voire faire renaître l’espoir même chez le patient miné par une quelconque maladie incurable. Toutefois, la sérénité et le verbe froid du Docteur quinquagénaire, qui ne démentent pas son humanisme, empêchent pourtant le Chef qu’il est devenu pour une « seconde » fois de s’exprimer avec toute l’autorité que requiert son poste, toute la fermeté qu’exige le contexte délétère et explosif actuel. Par une sorte de maïeutique socratique, l’homme a parlé et on l’a vu. Rien que ça !

En fait, cette constatation qui touche au comportement observable du médecin de 58 ans est d’autant plus intéressante à considérer qu’il (Garry Conille) est appelé à cohabiter, sinon partager le pouvoir avec des Politiciens madrés, qui ne sont pas tous en odeur de sainteté et dont le sens poussé de l’opportunisme crasse est aussi monumental que repoussant. Ce sont ceux que nous appelons par langage euphémisé les « Anciennes têtes ». Oui, ce sont ceux-là qui occupent le devant de la scène politique depuis ces trente, vingt, dix dernières années. Qui portent eux-mêmes ou font porter des titres à d’autres sans en assumer les responsabilités qui y sont inhérentes. Ces « Anciennes têtes », remises sur orbite à la faveur des mauvaises circonstances dont elles sont elles-mêmes « Créatrices », sont exactement celles qui poussent le Sociologue Laënnec Hurbon à se demander si « Haïti est atteint d’une sorte de malédiction avec le retour incessant du même en politique ». Enfant d’un mariage morganatique – allusion faite aux conditions dans lesquelles et par lesquelles le Premier ministre a été désigné –, Garry Conille se doit de dépasser ce stade…, ses origines. Autrement dit, le gentil toubib est tenu de remiser sa blouse pour enfiler son costume de Chef de guerre compte tenu du fait que le long chemin qui mène aux élections générales, sa principale mission dit-on, est aussi sinueux que miné. Plus injuste que la vie, la politique ne fait pas de cadeau.

A l’évidence, dans sa configuration, le nouveau Gouvernement dont Garry Conille est le Chef d’orchestre, porte à l’affiche de « Nouvelles têtes ». Si l’on se fie aux apparences sans se crever les yeux pour autant, il paraît indéniable que certains membres du nouveau Cabinet ministériel exsudent une certaine « Volonté de servir », fleurent un certain « Désir avoué de faire ses preuves ». Pour qui sait voir sans être doté d’yeux de Lynx pour autant, à la cérémonie d’installation à la Villa d’Accueil ce mercredi 12 juin 2024, certains Ministres arboraient des têtes d’hommes et de femmes de bonne volonté. Étaient-ils dans la théâtralité liée à l’essence même de la politique-spectacle ? En tout cas, nous souhaiterions bien voir cette bonne impression se convertir en vérité, puisqu’au final c’est le pays qui gagnera à avoir été servi par de bons Citoyens.

D’ailleurs, le Premier ministre Garry Conille n’a-t-il pas affirmé sans équivoque ni faux-fuyant : « Nous allons réussir ! »

GeorGes E. Allen

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