
Dette de l’indépendance : Macron reconnaît une injustice historique mais ne promet rien
Le président de la France, Emmanuel Macron, a enfin reconnu une injustice historique de son pays vis-à-vis d’Haïti. Au palais de l’Élysée, ce jeudi 17 avril 2025, il a fait une déclaration historique relative à l’exigence de la France, qui avait contraint Haïti à verser une somme faramineuse en reconnaissance de son indépendance conquise avec brio par l’armée indigène.
Emmanuel Macron a admis qu’il s’agissait d’une violence symbolique et économique, imposée par l’ordonnance de 1825, mais il n’a rien promis concernant la restitution de cette somme, qui continue d’avoir des conséquences sur l’économie et le développement de la nation, plus de deux cents ans après.
En mai 2015, l’ancien président français François Hollande, en visite officielle en Haïti, avait déclaré reconnaître une « dette morale » de la France envers le pays. Une déclaration qui avait fait couler beaucoup d’encre tant sur la scène nationale qu’internationale.
De son côté, Emmanuel Macron a affirmé que mettre un prix sur la liberté d’un peuple constitue une injustice que l’histoire ne peut jamais oublier. À cet effet, il a salué le combat des Haïtiens pour leur liberté, proclamée le 1er janvier 1804.
Dans cette même veine, Emmanuel Macron a annoncé la création d’une commission mixte franco-haïtienne, qui aura pour mission d’étudier en profondeur les deux cents ans de relations entre les deux pays. Cette commission sera composée d’historiens haïtiens et français, et sera coprésidée par Mme Gusti-Klara Gaillard Pourchet, pour Haïti, et M. Yves Saint-Geours, pour la France.
Cette commission analysera l’impact de l’indemnité de 1825 sur le développement d’Haïti, les représentations historiques dans les deux pays, et devra proposer des recommandations pour construire une nouvelle relation fondée sur la vérité, le respect mutuel et la coopération, selon les propos de Macron.
« La mémoire ne doit pas diviser, elle doit éclairer », a martelé le chef d’État français, appelant également à un dialogue franc et sincère entre Haïti et la France.
Il convient de rappeler que l’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, lors de son second mandat, avait intensifié la lutte pour contraindre la France à restituer à Haïti cette somme versée injustement.
Richarson Bigot
Richardsonwiltesbigot@gmail.com