FORUM/Facebook : Une Arme à Double Tranchant (19/05/2016)
Quand Facebook devient une arme à double tranchant
Facebook est, sans doute, parmi les réseaux sociaux, le plus visité, le plus populaire, comptant le plus grand nombre d’utilisateurs. C’est une large porte d’entrée où l’on peut suivre ses amis, une entreprise, une institution, une association, où l’on peut leur écrire, partager, échanger avec eux soit des contenus écrits soit des photos, soit des vidéos ou des musiques… Il permet ainsi de « vendre » son image, et dans une perspective communicationnelle, d’accroitre sa notoriété.
Etant ce vaste réseau d’interaction, de diffusion, Facebook peut, selon l’usage que l’on en fait, une arme à double tranchant. Les « fake news », l’intoxication, la diffamation en disent long. Il est un instrument de combat dans les mouvements sociaux à travers le monde où il est utilisé notamment par les jeunes, les utilisateurs majoritaires. On se rappelle ainsi les appels aux rassemblements, aux manifestations sur Facebook, qu’on appellera plus tard les « révolutions ou printemps arabes », en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Série. Il est une arme dangereuse aux yeux des pouvoirs autoritaires, autocrates.
C’est de cette arme et de ses conséquences (parfois désastreuses) qu’ont été invités à parler, ce samedi 19 mai, à Forum, le journaliste, communicateur Jean Venel Casséus et le critique musical, communicateur Jhonny Célicourt.
Les invités de Forum ont révélé l’apport de Facebook à la démocratie, en ce qu’il constitue un moyen de communication bannissant les frontières, contournant ou surpassant parfois les médias traditionnels ; il représente un lieu de rapprochement, de convivialité. Il est pour Jean Venel Casséus le foyer par excellence de la liberté d’expression.
Si Jean Venel Casséus considère Facebook comme « ce grand marché où l’on vend son image », Jhonny Célicourt regrette par contre l’abus que certains de ses utilisateurs en font. Ce qui porte bien des gens à refuser d’avoir un compte Facebook, de peur de ne se faire dénigrer, de voir violer leur vie privée, leur intimité. La loi haïtienne ne réprime pas les infractions commises sur les réseaux sociaux telles que les menaces de mort, la diffamation, regrette Jean Venel Casséus, initiateur de Haitiz. (Vaste répertoire musical téléchargeable à partir des smartphones, des tablettes). Facebook peut être aussi utilisé à des fins inavouables, de manipulations, d’endoctrinement et d’idéologisation.
Face à ce risque, à ce danger imminent, Jhonny Célicourt et Jean Venel Casséus conviennent de la nécessité d’avoir une gouvernance. Ainsi, requièrent-ils l’intervention de l’Etat (haïtien) pour une régulation des réseaux sociaux, comme cela se fait dans de nombreux pays. Mais sans toutefois enfreindre les libertés individuelles et l’esprit de tolérance que promeuvent les réseaux sociaux, conseille l’auteur de Dictionnart, petit lexique du journalisme musical.
A en croire le journaliste Jhonny Célicourt, Facebook n’est toutefois pas démocratisé en Haïti. Ils sont à peu près 1,3 millions d’Haïtiens à l’utiliser ou en être membres, rapporte Jean Venel Casséus. Mais si l’on y ajoute les compatriotes vivant à l’étranger, ce chiffre, précise Jhonny Célicourt, pourrait avoisiner les 5 millions. Quant aux internautes résidant en Haïti, ils ne représentent pas plus que 13 %, estiment les invités de Jean Rommel Pierre, l’animateur vedette de Forum.