Haïti : Plus de 5 600 morts, 2 200 blessés et 1 400 enlèvements en 2024, selon l’ONU
L’Organisation des Nations-Unies (ONU) a publié un rapport accablant sur les violences extrêmes perpétrées par les gangs armés en Haïti en 2024. Selon ce document, 5 600 personnes ont été tuées, 2 212 blessées par balles, et 1 414 autres enlevées. Ces chiffres témoignent de l’ampleur terrifiante des exactions commises contre la population civile.
L’année 2024 a été cauchemardesque pour les Haïtiens. Les gangs armés, lourdement équipés, ont multiplié leurs attaques, étendant leur emprise sur environ 80 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des civils ont été assassinés, parfois brûlés ou jetés à la mer. De nombreuses maisons ont été vandalisées, pillées, et des bâtiments publics ainsi que des véhicules privés ou étatiques incendiés, notamment au centre-ville et dans des quartiers populaires.
Malgré le déploiement en juin 2024 d’une force multinationale de soutien à la sécurité, les gangs n’ont montré aucun signe de recul. Cependant, la police et l’armée, appuyées par cette force internationale, ont réussi à limiter certaines exactions criminelles.
Le rapport, rendu public le 7 janvier 2025 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), montre une hausse de 20 % des meurtres par rapport à 2023.
« Ces chiffres, bien qu’alarmants, ne suffisent pas à rendre compte des horreurs absolues vécues en Haïti. Ils illustrent toutefois la violence constante à laquelle la population est soumise », a déclaré le Haut-Commissaire Volker Türk.
Un exemple frappant de cette barbarie est le massacre de plus de 200 personnes âgées, ordonné par le chef de gang Mikanò, basé à Wharf Jérémie, après de simples accusations de sorcellerie ayant, selon lui, causé la mort de son fils.
Le carnage le plus récent s’est produit le 24 décembre 2024, lors des préparatifs pour la réouverture de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti, connu sous le nom d’Hôpital général. Ce drame a coûté la vie à plusieurs personnes, y compris des journalistes, illustrant une fois de plus la gravité de la crise sécuritaire.
Richarson Bigot