L’Appel à candidatures au poste de Premier ministre ou le test de stupidité

Comme l’imposture, le mensonge ou la médiocrité, la stupidité est un élément constitutif de la politique en Haïti. L’appel à candidatures au poste de Premier ministre lancé par le Conseil présidentiel de transition, ayant donné lieu à la folle ruée vers la Villa d’accueil de Politiciens de tout poil (mauvais surtout), confirme sans approximations que la Première République noire n’a pas encore fini de faire l’expérience de Plaisantins excellant dans l’art d’ériger la « Mauvaise foi » en morale politique et en éthique de vie. En effet, comme si la démocratie autorisait toutes les bêtises, en l’espace de quatre (4) jours, soit du 13 au 17 mai 2024, plus de 200 candidatures au poste de Premier ministre ont été reçues via adresse électronique et à Musseau. Un fait qui prouve objectivement que, malgré tout le sérieux que requiert la situation chaotique à laquelle fait face le pays, certains n’ont pas perdu le sens de la plaisanterie… de mauvais goût.

Le nombre aussi bien que la ‘’mauvaise qualité politique’’ de certains prétendants à la Primature suscitent l’indignation, si ce n’est le haut-le-cœur. On y voit des anciens fonctionnaires de l’Etat qui cochent toutes les cases de l’ECHEC, des abolotchos effrontés, des opportunistes invétérés ainsi que des anonymes en mal d’être et en quête de visibilité. Différents par leur costume social mais semblables de par leur myopie politique, tous rêvent de s’affubler du titre de Premier ministre et d’en jouir avidement des privilèges qui y sont liés. Dans ce contexte particulier que se trouve Haïti où l’Exception vole la vedette à la Règle, l’appel à candidatures au poste de Premier ministre aurait dû être vu, compris et entendu comme une invitation à la raison… Mais, hélas, il est connu de tous que lorsqu’on offre l’occasion aux stupides de raisonner, ils déraisonnent. Voilà ce qui explique pourquoi, dans la tête de certaines gens, la Villa d’accueil n’est autre qu’un cirque où tout bouffon politique ne vient agir que pour être vu agissant. Rien de plus !

Qui sait, peut-être qu’il est prévu, après le tri, la mise sur pied d’un Conseil premier-ministériel pour faire pendant au Conseil présidentiel. Donc, sept (7) Premiers ministres pour sept (7) présidents, engagés dans un mouvement de rotation axé sur vingt-et-un (21) mois potentiellement renouvelables. En tout cas, le péché de l’intelligence c’est de prévoir l’absurde et de le faire savoir. Prions Dieu pour que cette autre mauvaise blague n’ait pas lieu. Mais bon, en attendant que celui ou celle qui sera Premier ministre donne la preuve de sa bonne volonté assortie de l’intelligence pratique nécessaire pour renverser la situation délétère dans laquelle le pays se trouve, les 200 candidatures et plus nous semblent passibles d’une condamnation sans appel pour crime d’inutilité.

GeorGes Allen

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