Le CPT et la Primature à couteaux tirés, la population en paie les frais
« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent », dit un vieil adage. En Haïti, tout va mal, rien ne fonctionne, mais les hauts fonctionnaires de l’État préfèrent faire fi de la misère du peuple pour régler leurs comptes personnels. Depuis plus d’un mois, le torchon brûle entre les membres du Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre Garry Conille. Alors que leur mission principale est de rétablir la sécurité dans le pays et d’organiser les élections, ces dirigeants se battent comme des gamins sur une cour de récréation.
Des territoires perdus, des familles déplacées, plusieurs établissements scolaires fermés, des maisons abandonnées à cause des agissements des gangs armés, des hôpitaux ne fonctionnent plus, des commissariats et des postes de polices incendiés, des routes nationales sont coupées, la population haïtienne est aux abois depuis plus de cinq années. Et depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, et le départ du tiers du sénat, le pays était dépourvu de dirigeants légitimes. Ariel Henry, nommé Premier ministre quelques heures avant la mort de Jovenel, a dirigé le pays pendant trois ans. Une gouvernance catastrophique où les groupes armés sont parvenus à se renforcer. Dans la foulée, Ariel est bloqué à l’extérieur et un conseil présidentiel de transition a pris les rênes du pouvoir et a nommé Garry Conille premier ministre de la transition.
A peine 5 mois, la situation s’aggrave, la population civile ne sait toujours pas à quel saint se vouer.
Alors que ce conseil présidentiel et le premier ministre devraient se mettre au travail pour rétablir la paix et la sécurité avant d’organiser les élections pour renouveler le personnel politique, ils sont à couteaux tirés, ignorant du coup les péripéties du peuple, éternel victime des groupes armés.
Au lieu de se mettre ensemble pour trouver une issue à la crise multiforme, les autorités qui n’ont rien à perdre, jouent la carte de l’indifférence. Alors qu’en février 2026, cette transition devra céder le pouvoir à un président élu démocratiquement.
Faut-il rappeler que dans toute l’histoire de la politique haïtienne, moult batailles ont été menées par des politiciens pour la prise du pouvoir, mais à aucun moment, la bataille qui doit être entamée pour changer les conditions de vie des citoyens haïtiens peine encore à voir le jour.
Richarson Bigot
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