Norovirus : Une menace virale qui inquiète aux États-Unis et au-delà
Le norovirus, virus hautement contagieux, connaît une recrudescence inquiétante aux États-Unis, avec un nombre inhabituellement élevé d’épidémies signalées au cours des dernières semaines. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), 91 épidémies suspectées ou confirmées ont été enregistrées dans la première semaine de décembre, un chiffre bien supérieur à celui des années précédentes, y compris avant la pandémie de Covid-19.
Le norovirus, surnommé « virus du vomi d’hiver », est responsable de millions de cas de gastro-entérite aiguë chaque année. Il provoque des symptômes soudains et désagréables, notamment des vomissements explosifs, des diarrhées, des nausées et des douleurs abdominales. Si ces symptômes sont souvent temporaires, ils peuvent conduire à une déshydratation sévère, particulièrement chez les enfants, les personnes âgées et les individus immunodéprimés.
En décembre, une épidémie notable a touché au moins 80 personnes lors d’un événement à Los Angeles, après la consommation d’huîtres crues contaminées. Ces huîtres, importées de Colombie-Britannique (Canada), avaient été distribuées dans 14 États et à Washington D.C. avant d’être rappelées. D’autres rappels récents liés au norovirus ont impliqué des baies fraîches et surgelées, soulignant les dangers liés à la contamination alimentaire.
Deux caractéristiques rendent le norovirus particulièrement redoutable : sa facilité de transmission et sa résistance exceptionnelle. Il peut se propager par contact direct avec une personne infectée, par la consommation de nourriture ou d’eau contaminée, ou encore par contact avec des surfaces souillées.
Le norovirus peut survivre pendant des jours, voire des semaines, sur des surfaces inanimées, augmentant ainsi les risques de propagation dans des lieux clos comme les écoles, les maisons de retraite ou les navires de croisière. Des exemples troublants illustrent sa capacité de contamination. Dans un cas signalé au Tennessee, un membre d’un club de cartes a vomi dans un parking ; peu après, tous les participants au même jeu ont été infectés, et le virus a été retrouvé sur les cartes utilisées.
Les coquillages tels que les huîtres et les moules, qui filtrent l’eau pour se nourrir, sont souvent à l’origine des épidémies de norovirus lorsqu’ils sont consommés crus ou mal cuits. Les systèmes d’irrigation contaminés par des eaux usées non traitées constituent également une voie importante de transmission.
La prévention repose sur une hygiène rigoureuse, en particulier :
• Se laver les mains fréquemment avec de l’eau et du savon pendant au moins 20 secondes, surtout après être allé aux toilettes ou avant de manipuler des aliments. Les désinfectants à base d’alcool sont peu efficaces contre le norovirus.
• Cuire les aliments à des températures appropriées, notamment les huîtres et autres coquillages, qui doivent atteindre une température interne de 145 °F (63 °C).
• Laver soigneusement les fruits, légumes et surfaces de préparation des aliments.
• Éviter tout contact avec les personnes infectées. Les personnes malades ne devraient pas manipuler ou préparer de la nourriture avant au moins deux jours après la disparition des symptômes.
Les CDC recommandent également de laver les draps et vêtements souillés avec du détergent sur le cycle le plus long et de les sécher à haute température pour éliminer toute trace du virus.
Le norovirus se distingue par un début rapide et brutal des symptômes, notamment des vomissements soudains, souvent accompagnés de diarrhée. Bien qu’aucun traitement antiviral ne soit disponible, la maladie se résorbe généralement en quelques jours avec une hydratation adéquate.
Les jeunes enfants, les personnes âgées et les individus immunodéprimés sont les plus vulnérables, car ils risquent davantage une déshydratation sévère, nécessitant parfois une hospitalisation pour administration de fluides intraveineux.
Le norovirus, souvent sous-estimé, illustre les défis posés par les maladies infectieuses dans un monde de plus en plus interconnecté. Avec des millions de personnes touchées chaque année, il est essentiel de renforcer la sensibilisation et les mesures de prévention, en particulier dans les environnements à haut risque.
Alors que les épidémies se multiplient, l’hygiène et la vigilance demeurent les meilleures armes contre cette menace invisible mais bien réelle. Haïti, à l’instar des autres nations, doit rester attentive à cette menace sanitaire et s’assurer que des protocoles adaptés soient mis en place pour limiter les risques de propagation.