Régularisation des médias en ligne : la pratique du métier de journaliste en alerte !

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Dans un entretien accordé à la Radio Télévision Caraïbes le jeudi 18 juillet 2024, dans le cadre de l’émission “Kesyon an ?”, animée par Joe Antoine Jn Baptiste, Josué Estinvil et Fritz Charles autour de la question « existe-t-il un moyen de résoudre le problème des médias en ligne qui sont en direct dans les opérations de la Police Nationale d’Haïti ?», le président de l’Association Haïtienne des Médias en Ligne (AHML), Godson Lebrun, a déclaré que l’État doit réguler les médias en ligne en Haïti.

Dans un contexte où l’insécurité bat son plein et paralyse toutes les sphères de la vie nationale, les journalistes s’exposent en permanence au danger sur le terrain. Les agents de presse travaillant pour les médias en ligne sont les plus exposés. Ils suivent de près et sont très rapprochés des opérations policières visant à combattre les gangs armés. Cette situation est incontrôlable puisqu’il n’y a aucune règle régissant le numérique en Haïti.

« La situation des médias en ligne est incontrôlable. En ce moment, l’État doit réguler cette question. En effet, certains journalistes ne peuvent être identifiés, puisque certaines personnes ayant possédé un téléphone peuvent se munir d’un badge de presse et commencent à diffuser des informations sans contrôle et vérification », a déclaré Godson Lebrun dans cette interview. Pour le président de AHML, l’État devrait avoir le contrôle des médias d’une façon globale en Haïti.

Selon G. Lebrun, cette situation est la conséquence d’une absence de service publique de communication où l’État devrait dire ce qu’il veut faire des médias que ce soit traditionnel ou média en ligne.

Afin de pallier ce vide juridique qui entraîne la pratique incontrôlée du métier de journalisme, G. Lebrun propose, en effet, de réguler les associations des médias en ligne. Selon lui, les chartes des associations des médias, en particulier l’Association Haïtienne des Médias en Ligne, constituent une marche à suivre pour les médias qui y sont membres. Ce qui empêchera aux journalistes, par l’intermédiaire des mises en garde qui constituent ces chartes, de pratiquer le métier hors du cadre de l’éthique de la profession. Aussi, propose-t-il, pour limiter les dégâts causés par cette pratique incontrôlée des médias en ligne, de mieux former les journalistes sur la couverture des événements en zone dangereuse.

État d’urgence sécuritaire, les médias en ligne mis à l’écart lors des opérations de la Police Nationale.

La montée incessante de l’insécurité affecte toutes les couches sociales dans le pays. Des commissariats ont été attaqués, des quartiers désertés, des écoles et universités ont dû fermer leurs portes à cause des vagues de violence perpétrée par les gangs armés.

Face à cette situation, le Premier ministre haïtien Garry Conille dans une adresse à la nation publiée sur les pages des médias sociaux de la Primature le 17 juillet, a décrété un état d’urgence sécuritaire sur toute l’étendue du département de l’Ouest en particulier les espaces contrôlés par les gangs armés. Aussi s’est-il, dans cette adresse à la nation, adressé de façon particulière à la presse. L’ordonnance du Premier ministre est claire : « évitez de faire des reportages donnant aux bandits des informations sur la position des forces de l’ordre et le déroulement des opérations, que le reportage soit en direct ou non », a ordonné le Premier ministre.

©️ Djouly MOMBRUN

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